Olivier Debré : L’abstraction à l’honneur
Depuis le 26 mai et jusqu’au 25 août prochain, le musée national d’art moderne et contemporain d’Alger accueille les œuvres d’un des représentants majeurs de l’abstraction au XXème siècle, le célèbre peintre français Olivier Debré, artiste de talent dont le style, singulier lui vaux une reconnaissance internationale.
Organisée conjointement par le MAMA, l’ambassade de France et l’AARC (agence algérienne pour le rayonnement culturel), cette exposition, première d’une telle ampleur depuis l’indépendance, constitue sans doute un des événements culturels les plus importants de l’année.
Né en 1920 dans une famille de médecins et d’artistes, très jeune, Debré se mets naturellement à la peinture et voue une grande et tendre admiration pour les toiles de son grand père Edouard Debat-Ponsan (1847-1913) dont il héritera d’ailleurs, la prédilection des impressionnistes pour le paysage. Sa découverte de Guernica ainsi que sa rencontre avec Picasso dans le début des années quarante auront sur lui, une influence décisive, en effet, Olivier Debré se libère et cela de manière irréversible de l’objet qu’il décrit, il se refuse à la peinture représentative, et s’engouffre dès lors dans l’abstraction.
L’exposition est agencée sur trois niveaux qui retracent le parcours chronologique et l’évolution artistique d’Olivier Debré de 1945 à 1998 ; au premier niveau, Fusains, gouaches, crayons et encres de Chine sur papier sont présentées, œuvres obscures au graphisme picassien, elles furent réalisées sous l’influence de la guerre et des atrocités que le peintre voulait dénoncer ; La quête stylistique de l’artiste n’est pas achevée et prend une autre tournure au second niveau, les toiles s’agrandissent, les couleurs s’éclaircirent, la peinture est désormais pâteuse, des sculptures en bronze effectuées en 1962-63 s’offrent également aux regards des amoureux de l’art ; enfin au dernier niveau, Debré est au sommet de son art, le jeu de couleur et de texture est fascinant, Parfois les toiles sont épurées, apaisantes et méditatives, aux couleurs cristallines, et d’autres fois gorgées d’énergie et de violence aux couleurs vives et percutantes.
Dans les années quatre vingt-dix, Debré est plus que jamais en communion avec la nature, et cela apparaît dans ses toiles, notamment dans jaune de Loire (1991), sur laquelle on peut voire les traces qu’une légère pluie à laissé derrière elle. Et l’on verrait presque Debré aux rives de la Loire qui s’abandonne à sa passion, ses toiles à même la terre.
(Paru dans L'ivEscQ - n°7 - Juil/Août 2010)
(Paru dans L'ivEscQ - n°7 - Juil/Août 2010)
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