L’olympe des impostures
Il y a dans la république des livres de plus en plus d’imposteurs, accostant de nulle part, affirmant n’importe quoi sur n’importe qui sans jamais être inquiétés, ni mis en accusation, et encore moins jugés pour leurs fourberies, c’est ainsi que le psychanalyste et écrivain Karim Sarroub a pu proférer des accusations de plagiat à l’encontre de Yasmina Khadra, cela en avançant quelques menues similitudes entre ce que le jour doit à la nuit (2008), et les amants de Padovani (2004), deux œuvres pourtant aux antipodes l’une de l’autre, la fausse polémique a toutefois remporté un franc succès, à vraie dire, elle a provoqué une véritable hystérie sur le net, et nombreux étaient les internautes, ivres de crédulité, à qui l’occasion n’a pas échappée de déverser leur haine envers Yasmina Khadra, évidemment sans avoir pris la peine de vérifier par eux-mêmes l’information qui leur était suggérée. Ces internautes qui maitrisent merveilleusement l’art de parler des livres qu’ils n’ont jamais lu et qu’ils ne liront jamais ont ceci dit vite fait de propager cette contre vérité. C’est ainsi que les grands débats littéraires ont laissé place à la petitesse des rumeurs et des ouï-dire.
Dans son billet, très lu et très commenté, où le ton est rageur et l’inélégance de rigueur, M. Sarroub prend à témoin deux anonymes sensés appuyer son allégation et donner du poids à son papier, un certain "lecteur troublé, Abdallah" et un "important éditeur parisien", dont il tâchera bien sûr de protéger les identités. Il affirme que les deux histoires racontées dans ce que le jour doit à la nuit et les amants de Padovani sont quasiment identiques, et argumente en énumérant un certain nombre de points où il est souligné par exemple que dans les deux livres, l’histoire commence à la même époque et dans le même lieu, c'est-à-dire en Algérie pendant les années trente, mais combien de romans au juste partagent ce même lieu et cette même époque ? Il faudrait sans doute lire " Le dictionnaire des livres de la guerre d'Algérie" de Benjamin Stora pour le savoir, sans oublier d’y joindre les nombreux romans écrits durant la décennie écoulée. Les autres points sont soulevés avec une duplicité sans pareil, puisque d’infimes ressemblances sont transcrites tandis que de grandes différences sont occultées. Outre la mauvaise foi c’est carrément un mensonge que l’on retrouve quelques lignes plus bas, où il est écrit que dans les deux romans c’est grâce à l’intervention directe de l’européen que le petit arabe (personnage principal) est scolarisé, ce qui est faux car dans ce que le jour doit à la nuit c’est l’oncle du protagoniste qui a intervenu pour son inscription dans une école.
Et les propos diffamatoires n’en finissent pas, d’autres aspects de l’œuvre de yasmina khadra sont critiqués : « autre chose qui m’a interpellé…il s’agit de cette phrase : " les hommes n’ont inventé Dieu que pour distraire leurs démons." (P.20) pour Yasmina Khadra, Dieu a donc bien été inventé par un poète tourmenté. Comment un type qui répète à qui veut l’entendre qu’il est un fervent croyant peut-il écrire une telle phrase à des lecteurs dont beaucoup sont d’ailleurs musulmans ? » Ainsi, Sarroub semble sincèrement s’indigner de voir Yasmina Khadra écrire des paroles blasphématoires, sauf que, emporté dans son délire, il oublie que ce que le jour doit à la nuit est un roman, c'est-à-dire que c’est un récit fictif, imaginaire, inventé, et que Yasmina Khadra comme tout écrivain est libre de prêter les paroles qu’il veut à ses personnages, sans avoir à se justifier.
La vie et le passé militaire de l’"inculpé" ne sont pas épargnés non plus, puisque des attaques gratuites comme celles-ci colonisent ce texte empreint de méchanceté et de vilenie. : « Des décennies au sein de l’armée algérienne lui ont fait perdre toute notion de liberté…..En tant qu’ex militaire, c’était donc un homme soumis. Mais il l’est toujours. Il a juste l’impression de ne plus l’être parce qu’aujourd’hui il peut l’écrire. ». Le reste du texte est consacrée à des passages du roman de Yasmina Khadra, que Karim Sarroub à pris soin de détacher du texte avec une ingéniosité remarquable, décontextualisés donc et ayant perdu tout leur sens, il s’est mis à en dire tout et n’importe quoi, il est même allé jusqu’à calculer le nombre de fois ou tel et tel mots sont apparus dans le roman. Bref, une vraie folie !
La vie et le passé militaire de l’"inculpé" ne sont pas épargnés non plus, puisque des attaques gratuites comme celles-ci colonisent ce texte empreint de méchanceté et de vilenie. : « Des décennies au sein de l’armée algérienne lui ont fait perdre toute notion de liberté…..En tant qu’ex militaire, c’était donc un homme soumis. Mais il l’est toujours. Il a juste l’impression de ne plus l’être parce qu’aujourd’hui il peut l’écrire. ». Le reste du texte est consacrée à des passages du roman de Yasmina Khadra, que Karim Sarroub à pris soin de détacher du texte avec une ingéniosité remarquable, décontextualisés donc et ayant perdu tout leur sens, il s’est mis à en dire tout et n’importe quoi, il est même allé jusqu’à calculer le nombre de fois ou tel et tel mots sont apparus dans le roman. Bref, une vraie folie !
Sarroub passera au crible "ce que le jour doit à la nuit" avec une extraordinaire minutie, mais s’abstiendra de parler de "les amants de Padovani " et pour cause, le roman est plutôt plat, l’écriture est hésitante, le vocabulaire rachitique, et aucune histoire ni événement périphérique n’apparait tout le long du récit, un style journalistique donc et une écriture abrégée à mille lieux d’égaler la verve romanesque de Yasmina Khadra.
Pour un coup médiatique ce fut un coup de maître, Cette fausse polémique aura en effet permis à Karim Sarroub de se refaire une notoriété, lui qui était en mal de reconnaissance avant qu’il n’est eu ce débat avec yasmina khadra et avant la publication du billet en question, espérant désormais qu’il soit reconnu non plus pour cette malencontreuse affaire mais pour son talent d’écrivain, autrement plus intéressant.
(Article non publié)
Il ment ? Pas de plagia ?
RépondreSupprimerJe veut bien vous croire.
Mais comment expliquer vous alors la première affaire de plagiat, que Yasmina Khadra a reconnu (en acceptent le retrait de son livres et les modification) ?
La plainte de Tahar Wattar, le plagiat reconnu par Yasmina Khadra inscrit sur le site d'une encyclopédie en ligne, et le témoignage de ses journalistes, c'est du mensonge aussi ? A noter que ce plagia pour son roman Le privilège du Phenix qu'il a peut-être pompé du roman Al Laz de Tahar Ouettar est son premier plagiat, celui de Dris est longtemps après.
Et toutes les similitudes sur son site, elles n'existent pas ? Karim a dénoncé le 2ème plagia, pas le premier. ET le premier yasmina khadra l'avait reconnu. Je ne sais pas pour vous mais pour moi ça commence à faire trop.
http://www.lepost.fr/article/2010/04/12/2029721_yasmina-khadra-epingle-pour-un-nouveau-plagiat-par-karim-sarroub.html
http://kleinjonathan.wordpress.com/2010/04/01/yasmina-khadra-accused-of-plagiarism-in-paris/
J’aimerai bien comprendre en quoi le plagiat que yasmina khadra a commis lorsqu’il avait 20 ans serait une preuve du plagiat dont il est accusé aujourd’hui ?
RépondreSupprimerDans mon article, il est question des deux romans ; ce que le jour doit à la nuit et les amants de Padovani. J’en ai fait une lecture croisée et je me suis limité à cela parce que je ne saurai donner mon avis sur une affaire (Khadra/Ouettar) dont j’ai à peine connaissance. Et je trouve outrant que d’autres se permettent de le faire.
Je ne comprends vraiment pas pourquoi cet homme est la cible de tant de détracteurs, pourquoi les médias véhiculent l’image d’un homme imbu de sa personne et occulte le fait qu’il soit plein d’humour et très sympathique, je le dis pour l’avoir constaté moi-même en assistant à une rencontre durant laquelle je tombais des nues en constatant la malhonnêteté des médias, bref pourquoi autant de haine ?
Il faut rester lucide et j’allais écrire méfiant dans un monde où la parole est accordée à tous.
Votre papier me réconforte ! Je finissais par croire être le seul illuminé à ne pas voir de plagiat. Se reporter à : htp://yahia-ksentina.blogspot.com/2010/03/youcef-dris-les-amants-de-padovani.html
RépondreSupprimerComme vous le constaterez, je ne partage pads tout à fait votre avis sur la qualité du live de Youcef Dris.
En ce qui concerne le Ce que le Jour doit à la nuit de Y. Khadra, je l'ai commenté ici : http://yahia-ksentina.blogspot.com/2008/12/ce-que-le-jour-doit-la-nuit-yasmina.html
En conclusion, le "psy" est un petit rigolo !
Yahia de Constantine
je ne crois pas du tout au plagiat deux histoires différentes c'est vrai que j'ai remarqué lors de ma lecture des bribes de ressemblances et cela peut arriver avec n'importe quel autre auteur le destin commun des deux peuples peut inspirer n'importe qui d'écrire sur les memes choses.en plus les deux styles sont tout à fait différents celui de khadra est extremement poétique et celui de dris youcef un style simpliste terre à terre et la force des mots chez khadra a atteint un degré très élevé voila tout
RépondreSupprimerIl existe, ne vous déplaise, des similitudes dans les deux textes, Amélie pour Dris et Emilie pour Khadra, quelle coïncidence! Mais là où le bat blesse, c'est lorsque Khadra soutenait mordicus qu'il n'avait jamais lu, ni eu entre les mains le roman de Youcef Dris. Voilà une affirmation que l'éditrice de Dris a vite démentie, puisqu'elle affirme avoir reçu Khadra dans sa maison d'édition et lui a remis trois livres publiés par elle, dont celui de Dris Les amants de padovani. Et savez-vous ce qu'avait dit Khadra pour avoir ces livres? Il avait prétendu qu'il allait créer un prix littéraire pour récompenser de nouveaux auteurs algériens. Le subterfuge est vite trouvé, puisque, après avoir reçu les trois romans, il n'y eut point de prix initié par Khadra, mais il s'est bien inspiré du texte de Dris pour pondre son roman, puisqu'il l'a écrit en 2008, alors que Les Amants de Padovani a été publié en 2004. S'il est vrai que les deux styles sont différents, le fond de l'histoire est le même, quant à la forme, on ne peut pas jeter la pierre à Youcef Dris pour la simplicité de ses mots, il faut quand même reconnaître que son ouvrage a séduit le lectorat algérien lors de sa parution, et les critiques de la presse en son temps ont été élogieux.
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